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mercredi 16 août 2017

Zappa? Pas Zappa? C. Delbrouck, Zappa Pas à Pas


Au départ je voulais faire du titre à titre, tellement j'ai été emballé par la lecture mais surtout par le résultat sur mes écoutes des premiers Zappa.

Et puis non, j'allais juste faire moins bien que ce tome 1 que je place en photo. Au dessus, la haut.. oui. C'est ça.

Vieux débat, la musique à quoi bon en parler, à écrire... On aime ou on aime pas.
Haaaargh, madame, non, non et non.



J'ai beaucoup aimé le livre de Kiri Le Clown (ma première lecture, où je découvre que je sais lire, aussi mémorable que ma première éj.. enfin, bon)
Mais je suis bien content que l'on m'ait encouragé à lire autre chose.

Avant la lecture, Zappa, je commence seulement à aimer avec "Over-nite..." 1973. Les "Mothers"? Les albums d'avant? J'ai tenté mais je suis resté bloqué.
Et puis j'étais encore à avoir besoin d'envolées Rock.
Avec "Over‐Nite Sensation" j'étais gâté.
Solo orgue, Violon magnifique de Ponty et Guitare de Zappa (I presume? Même pas certains) Une guitare incisive, évidence de solo que je m'écoute depuis quasi 50 ans (hé hé Fifty‐fifty!!) J'arrêterai dans 50 autres ans.




001. Frank Zappa - Over‐Nite Sensation - Fifty‐fifty


Mais j'ai lu et maintenant je comprends. Pas le hasard. 1973 est un carrefour où Zappa décide de venir vers un public plus large.
Car avant...

Tiens, une introduction de Christophe Delbrouck

Si un jour, n’importe où, le premier violon d’un orchestre symphonique se met à faire un numéro de claquettes tout en jouant sa partition ; si dans un groupe de jazz , le saxophoniste, à la place de son solo, pose l’instrument pour émettre des râles de plaisir ; et si pendant le chorus d’un guitariste hard rock, ses musiciens décident de l’accompagner par un fox-trot : alors Frank Zappa aura triomphé. L’aventure de toutes les musiques mais sans aucune règle du jeu.


 Au delà de la musique, on découvre un Zappa orgueilleux.
Enfin, grâce à lui je fais la nuance avec prétentieux.
Zappa a un goût large pour la musique, très large et un sens aigu de la transmission et de l'observation. Je découvre que Zappa n'est pas de son époque. Mais de toutes les époques.

Exemple: le peu d'argent qu'il a à 14 ans (ou 15 le lecteur vérifiera) il le dépense à tenter de joindre Varèse. Mooooosieur Edgard Varèse.
"Désolé, il est en Europe... Rappelez plus tard" Et hop, ciao, l'argent de poche!!
Ajoutons à ceci son amour du Doo-Wop et on tient là une piste que la lecture du livre amplifie pour aider enfin à l'écoute.

Oui, aider.

Zappa ne se prend pas au sérieux mais il l'est finalement. Et quand il décide enfin d'écrire il tentera la déconstruction et reconstruction de ce qu'il aime.
Iconoclaste!

Doo-wop, sentimentalisme... les années 50




001. Frank Zappa - Freak Out ! - Go Cry On Somebody Else's Shoulder





001. Frank Zappa - Freak Out ! - How Could I Be Such A Fool






001. Frank Zappa - Freak Out ! - Any Way The Wind Blows





Oui, mais pas que, volontaire ou pas, l'époque marque et ici rock 60's comme je l'aime, aujourd'hui. Mais noyé dans cet album protéiforme comment tomber dessus?

"Help I'm A Rock" commence à nous entraîner vers des chemins de traverses. Un titre de passage vers ... j'y viens. Mais un peu d'écoute



001. Frank Zappa - Freak Out ! - Trouble Every Day






002. Frank Zappa - Freak Out ! - Help I'm A Rock







001. Frank Zappa - Freak Out ! - The Return Of The Son Of Monster Magnet





Et bien, oui, à la lecture... je peux dire que j'ai écouté et j'écoute ce "grand n'importe quoi". Auparavant je l'aurai zappé le Zappa (Fallait la placer)
On y trouve la dedans (ici je pompe le texte de Delbrouck, juste un peu)

Sirène en références à “ionisation” de Varèse. Simulacre de synthé pour parodier “messe sur le temps présent » « Un type dont la fortune s’est faite en ajoutant des cloches sur « Louie Louie » » Piste accélérée à deux octaves cavalcade de souris.
... Et des bruits de Mart.. ha non, c'est mon voisin qui fait des travaux.

Encore quelques passages écrits... Alain Dister:

Éveiller chez l’auditeur potentiel un intérêt qui ne soit pas limité par quelque aspect extérieur conventionnel ou simplement amusant. L’humour, les chocs entre les mots, les phrases qui accrochent, les pensées à l’emporte-pièce font partie d’un arsenal mûrement prémédité pour capter l’attention, ne pas laisser s’endormir, la garder toujours vive, alerte, loin de tout système de références 
Ha au fait, Zappa et les Beatles (Jaloux le Zappa? Pas avoir écrit un "Michelle"?)
(Non, pas que)
Le passage qui suit me fait penser à une réflexion de Houellebecq sur la liberté sexuelle.

Zappa:

L'impact de Presley, la façon dont il remuait et chantait, était si sexuelle qu'il constituait une grande menace pour les gosses de l'époque, et il fut contraint de chanter des choses qui inversaient les rôles sexuels, en devenant passif, comme "Love Me Tender" ou "Any Way You Want Me To Be". Là-dessus, les Beatles arrivèrent, avec leur air si propre et si inoffensif qu'on leur a permis de chanter des chansons où l'homme dominait la femme. Leurs allusions sexuelles étaient verbales et subtiles. Puis vinrent les cheveux longs avec les premiers jours de la Beatlemania. Un type qui avait les cheveux longs avait environ trois fois plus de chances de se taper une fille ce celui qui avait les cheveux courts (Houellebecq aurait ajouté sauf si il est moche) Cette dictature de la mode masculine par les filles a fait en partie le pouvoir de la Beatlemania.
Pour l'analyse à voir, je ne suis pas assez avisé, reste que ce commentaire d'époque donne ce ton anticonformiste et pas autre conformisme (il y reviendra) et le regard sur Elvis est plutôt touchant.

Pour autant, il ne m’enlèvera pas la plaisir de la découverte, puisque ce titre je ne l'avais pas:



001. Elvis Presley - No Album - Any Way You Want Me (That's How I Will Be)







13 commentaires:

  1. J'ai tenté de lire le bouquin de Guy Darol sur Zappa, cet été sur la plage (c'est zappaesque comme attitude, non ?))) C'était imbitable. A l'occasion, j'essayerai celui de Delbrouck.
    Over Nite Sensation est excellent, très funky, j'y entends des choses qui ont influencé ZZ Top (la voix sur dirty love notamment) comme Thin Lizzy (et sans doute plein d'autres). Il y a du Funkadelic là dedans, c'est d'ailleurs surprenant qu'il ne se soit jamais accoquiné avec George Clinton (trop de drogues sans doute).
    Chunga's revenge contient aussi de grands moments.
    A côté de ça, je trouve qu'une grande partie de sa production tient de la branlette plus qu'autre chose.

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    1. Moi qui pensais te piéger avec les "Doo-Wop", bon, c'est ni les Platters ni les Orioles (là, j'étale pour faire le connaisseur, mais comment résister à "It's Too Soon To Know" Hein?)
      Pour la Branlette, je ne te renvoie pas à Kiri Le Clown, mais même si je perçois ce que tu veux dire, au final il y a surtout du bon ... mais je n'ai pas fini

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    2. Je préfère les Sha-Na-Na à Ruben and the Jets mais les Rubettes sont encore meilleurs ))))

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    3. Tu parles des Rubettes, je me souviens de la bonne surprise au démarrage de "Phantom Of Paradise" Et soudain tous les potes pouvaient écouter "Tonight"

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    4. et ils avaient bien raison, Juke box jive reste un énorme single des 70's.

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  2. Avec Zappa je suis toujours mitigé, ou alternatif. mais reste admiratif.
    Je peux, selon l'humeur, me passionner, ou m'emmerder et ce, sur le même titre.
    N'étant pas guitariste je me prive déjà des 50 % d'écoutes de base de ce qui l'a fait être adulé... puis suivi, ou peu imité (son style inimitable, sa redéfinition du solo, son soin apporté au son de chacune de ses intervention, des moments quasi religieux en live - j'ai assisté à cela et n'ai pas trouvé d'égal dans la mise en préparation de l'intervention soliste, ce protocole, cette aura volontairement entretenue...).
    Alors perso je me suis tourné vers le Zappa compositeur, arrangeur, inventif, synthétique de musiques, hyper productif et excellent producteur, autonome, indépendant et chercheur, osant et ou cafouillant... copiant, pastichant...
    De la branlette oui, parfois c'est sur...
    Du foutage de gueule oui également, le personnage savait faire...
    Mais aussi du génie, ou de la lucidité, parfois...
    Dans sa production pharaonique et parfois casse machin, je me mets toujours de côté le Grand Wazoo, éclair de génie, apostrophe juste parce que c'est là que j'ai découvert sa musique et que c'est tout de même un sacré album, le live in NY car il y est en prédécadence et est entouré des meilleurs pour parfaire en live ses délires qui deviendront par la suite pesants.
    Waka, Chunga, orchestral Favorites et l'album enregistré par l'ensemble intercontemporain avec Boulez ou celui symphonique avec Nagano...
    Pas guitariste mais adorateur de shut up and play yer guitar tout comme de son solo pink napkins dans zoot allures... ou celui d'inca roads, quelle tuerie...
    fatigué par joe's garage ou encore usé par thing fish...
    Je n'oublie pas non plus le concerto pour ponty - king kong...

    zappa fera encore débat, normal...
    contemporain, cartooning, broadway et pastiches avec doo woop et barber's song dans le rock implanté dans le blues - brrr, faut avaler...
    mettre le dadaïsme dans le rock, créer une pièce pour vélos, parler de varèse en bab chevelu sans fumer le moindre joint et déconner ou encore être le surégal de gainsbourg en vautrages sexuels...
    tellement insaisissable tout en étant tellement identifiable.
    sans parler de son extraordinaire capacité business, communication, automanagement international, faculté à s'entourer de zicos pour ses pjts (les meilleurs, tj les meilleurs...)...
    un cas d'espèce...

    bon, j'ai vu que tu t'étais attaqué à wagner...
    sacré été en mode pavés dis donc.
    je reste ici commenter, pas envie d'entrer dans le débat polonais.
    mais parsifal est avec tristan l'axe wagnérien qui m'a fait entrer dans son univers... ado, avec druillet, valérian (si, si) ou bilal... mais aussi andrevon et k dick, lovecraft... et toute la fascination mythologique et mythique... rock prog en évidence, wagner en aura addicté plus d'un. j'en suis.
    je te mail perso pour anecdoter sur lui.

    à +

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    1. Wouahhhh, merci pour "lui", un artiste qui le mérite, en + du talent mélodique (mais oui, on va y venir, pas de suite, quoique) arrangeur, guitariste, chef d'orchestre. S'ajoute ce qui le rend "indémodable" c'est ce brassage musical improbable. Iconoclaste, enfin 100% colle avec la définition "désigne une attitude ou un comportement d'hostilité manifeste aux interdits, normes et croyances dominantes ou autres valeurs « intouchables »."

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  3. La face doowop de Zappa m'a toujours fasciné, j'ai une tendresse infinie et sans aucune réserve pour le genre moi aussi, ça me fout des frissons.
    Dans le genre, l'album "modern vampires of the City" de vampire weekend (2013) est un des rares exemples de doowop moderne sur la longueur d'un album.
    Pour les chansons, y'en a façon Broadway sur les derniers Lemon Twigs (2016) et Foxygen (2017), et sur la dernière chanson (magnifique à pleurer) du dernier Timber timbre, ...Future Pollution (2017)

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    1. Chouette rebondissement sur le Doo Wop, je fini quelques articles et je m'y plonge, ça fera rupture

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    2. Je peux pas résister ! Y'a un super album d'inédits de Dion qui est sorti aussi récemment.

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    3. Et je pense que c'est un des genres musicaux épargnés par les revival successifs qui serait le plus intéressant à revisiter, déconstruire et reconstruire

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    4. Tiens va voir du côté des voisins à propos de Dion
      http://ranxzevox.blogspot.fr/2017/08/dion-di-mucci-bronx-tale.html
      https://absocool.blogspot.fr/2017/06/dion-kickin-child-lost-album-1965-2017.html

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    5. J'avais vu ça sur abso cool justement !

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